Vaut-il vraiment mieux adhérer à l’UE que de conclure un accord de libre échange agricole (AELA) avec l’UE ?
Premièrement, elle est fausse sur un plan économique général. En effet, à l’exception des produits agricoles et des denrées alimentaires, un libre échange pour tous les biens et en complément la libre circulation des capitaux nécessaire pour ces échanges existe déjà depuis 1972 avec l’UE. La libre circulation des personnes a aussi été introduite depuis lors. On ne peut donc pas prétendre que l’agriculture serait le seul secteur économique soumis à la concurrence européenne. En réalité, c’est exactement le contraire qui existe : les produits agricoles et les denrées alimentaires sont les seuls biens non soumis au libre échange.
Deuxièmement, contrairement à ce qui se passerait avec une adhésion à l’UE, la Suisse ne devrait pas, avec un ALEA, reprendre la politique agricole commune (PAC). Cela signifie que nous restons autonomes en matière de politique agricole. C’est particulièrement important pour les paiements directs. Ils sont, rapportés à la surface, nettement plus élevés chez nous que dans les pays qui nous entourent. Ce supplément (en 2007, environ 1 milliard de francs par année) est absolument nécessaire pour compenser une partie des coûts qui sont plus élevés en Suisse. Car, même avec une adhésion, il ne faudrait pas s’attendre à ce que les salaires (on a déjà la libre circulation des personnes) baissent rapidement, comme on ne pourrait pas s’attendre non plus à un démantèlement de notre législation très „coûteuse“ (par ex: lois sur la protection de la nature, des animaux, de l’environnement et de l’eau, et sur l’aménagement du territoire).