2007-03-14

Développement de l’accord agricole avec l’UE – de quoi s’agit-il ?

La pression internationale sur la réforme de notre politique agricole va augmenter ces 5 à 10 prochaines années. Par rapport à aujourd’hui, cela conduira dans le pire des cas à une baisse du revenu net de l’agriculture de plus de la moitié. C’est la raison pour laquelle ce n’est pas le revenu actuel de l’agriculture qu’il faut prendre en compte pour apprécier les conséquences d’un accord de libre échange avec l’UE, mais le revenu qui résultera des futurs accords OMC du cycle de Doha. Dans ce cycle, si on devait, contre toute attente, en rester à la suppression des subventions à l’exportation et n’obtenir aucun résultat substantiel dans les domaines du soutien interne et de la protection à la frontière, c’est alors la voie des accords bilatéraux qui reprendrait de plus belle. Les conséquences pour l’agriculture seraient encore beaucoup plus difficiles à surmonter, le récent exemple des USA l’a bien montré.

Aussi bien un accord dans le cadre de l’OMC que des accords de libre échange bilatéraux avec des pays émergents provoqueront de grosses baisses du revenu de l’agriculture. Un accord de libre échange avec l’UE aura certes à peu près les mêmes conséquences. Mais il a au moins l’avantage d’offrir des perspectives à l’agriculture. De plus, il provoquera une baisse des coûts. Enfin, les secteurs aval et amont de l’agriculture devront aussi réformer leurs structures pour rester compétitifs dans un marché européen ouvert.

Un accord de libre échange avec l’UE signifie :

- Accès total au marché européen (environ 500 millions de consommateurs à partir de 2007; l’UE est importatrice nette). Cela signifie non seulement abrogation des droits de douane, mais aussi suppression de toutes les barrières non tarifaires. En conséquence, une harmonisation, une reconnaissance mutuelle ou une reprise des réglementations en vigueur dans l’UE auraient lieu dans les secteurs suivants : engrais, produits antiparasitaires, compléments alimentaires, produits vétérinaires, moyens de production brevetés, variétés, animaux et denrées alimentaires (étiquetage, AOC et IGP).

- Comme pour l’agriculture, l’ouverture au marché européen serait aussi effective pour les secteurs de la transformation et de la distribution. La pression exercée par l’ouverture du marché amènerait une réduction de 40% environ de la « marge » actuelle de transformation et de distribution. Celle-ci, qui se monte à 19.7 mia de francs diminuerait ainsi à 8.7 mia de francs. tLe consommateur profiterait ainsi des améliorations de compétitivité, que l’agriculture réalise déjà depuis plusieurs années.

- L’amélioration de la situation économique ainsi obtenue contribuerait à une meilleure compétitivité de notre pays. Cela encouragerait aussi notre population à mieux accepter les paiements directs en faveur de l’agriculture.

- L’agriculture serait retirée de la cible des critiques et les débats politiques la concernant en seraient facilités.

- Notre pays reste indépendant en matière de politique agricole (paiements directs, aides à l’investissement, etc.)

- L’attrait du tourisme alimentaire est fortement diminué, voire supprimé. Seulement pour le secteur de la viande, ce tourisme est actuellement estimé à plus de 500 millions de francs par année.
De nouvelles perspectives s’offrent à tout le secteur agricole. Ce dernier a ainsi la possibilité de compenser, en tout cas partiellement, la baisse de revenu en s’adaptant au marché et en saisissant les opportunités qui s’offriront à lui.




GOAP / GPAO




Accord de libre-échange agricole avec l’UE dans le secteur agroalimentaire – de quoi s’agit-il ?

La pression internationale sur la réforme de notre politique agricole va augmenter ces 5 à 10 prochaines années. Cette évolution est inévitable dans un pays où un franc sur deux du produit national brut est gagné à l’étranger par notre industrie d’exportation. Par rapport à aujourd’hui, cela conduira dans le pire des cas à une baisse du revenu net de l’agriculture de plus de la moitié. Le récent exemple de l’accord de libre-échange avec les USA qui était en discussion au début de cette année l’a bien montré.

C’est évident qu’un accord de libre-échange avec l’UE dans le secteur agroalimentaire présente aussi un risque de baisse de revenu pour l’agriculture. Toutefois, contrairement à des accords de libre-échange conclus avec des pays ne faisant pas partie de l’UE, il offre à l’agriculture l’accès à un marché de proximité qui a de nombreux avantage par rapport à toutes les autres solutions, que cela soit en rapport avec les habitudes et le pouvoir d’achat des consommateurs, comme avec les chances d’acquérir de nouvelles parts de marché. En effet, les perspectives de gagner de nouveaux débouchés sur le marché européen pour des produits suisses sont bien réelles. De plus, les coûts baisseraient aussi. Ainsi, l’agriculture aurait elle-même la possibilité de réagir afin de saisir les chances qu’offre un marché de plus de 500 millions de consommateurs. Enfin, pour la première fois, les secteurs aval et amont de l’agriculture seraient aussi intégrés dans le processus de réforme et d’adaptation des structures. L’effort à faire dans ces secteurs pour améliorer leur compétitivité est au moins aussi grand que dans l’agriculture elle-même.

Un accord de libre échange avec l’UE dans le secteur agroalimentaire signifie :

- Accès total au marché européen (environ 500 millions de consommateurs à partir de 2007; l’UE est importatrice nette). Cela signifie non seulement abrogation des droits de douane, mais aussi suppression de toutes les barrières non tarifaires. En conséquence, une harmonisation, une reconnaissance mutuelle ou une reprise des réglementations en vigueur dans l’UE auraient lieu dans les secteurs suivants : engrais, produits antiparasitaires, compléments alimentaires, produits vétérinaires, moyens de production brevetés, variétés, animaux et denrées alimentaires (étiquetage, AOC et IGP).

- Comme pour l’agriculture, l’ouverture au marché européen serait aussi effective pour les secteurs de la transformation et de la distribution. La pression exercée par l’ouverture du marché amènerait une réduction de 40% environ de la « marge » actuelle de transformation et de distribution. La pression pour que la baisse des prix agricoles soit reportée sur les prix à la consommation augmenterait fortement.

- L’amélioration de la situation économique ainsi obtenue contribuerait à l’amélioration de la compétitivité de notre pays. Cela encouragerait aussi notre population à mieux accepter les mesures de politique agricole en faveur de l’agriculture.

- L’agriculture serait retirée de la cible des critiques et les débats politiques la concernant en seraient facilités.

- Notre pays reste indépendant en matière de politique agricole (paiements directs, aides à l’investissement, etc.)

- L’attrait du tourisme alimentaire serait fortement diminué, voire supprimé. Seulement pour le secteur de la viande, la perte annuelle de revenu pour les producteurs due à ce tourisme est estimée à environ 100 millions de francs.

- De nouvelles perspectives s’offriraient à tout le secteur agricole. Ce dernier aurait ainsi la possibilité de compenser, en tout cas partiellement, la baisse de revenu en saisissant les possibilités d’exportation et de baisses de coûts qui s’offriront à lui.

Finalement et dans l’intérêt d’une agriculture productive, il en va d’analyser d’une façon objective les conséquences inévitables de la globalisation qui se poursuit et d’entreprendre ensemble tout au long de la chaîne les réformes de structures nécessaires pour être à même de sauvegarder les parts de marché et les places de travail de tout le secteur agroalimentaire. C’est certainement un défi difficile à relever, mais c’est surtout de nouvelles perspectives pour tous ceux qui ont comme objectif de pouvoir encore vivre à l’avenir dans notre pays de la production et de la transformation de produits agricoles.


Hans Burger, ancien directeur OFAG, secrétaire GPAO

2007-02-02

Der Landwirtschaftspolitik wieder einen Sinn geben; Teilnahme am europäischen Markt oder Niedergang

Mit dem Projekt Agrarfreihandel Schweiz – EU bekommt die Landwirtschaftspolitik wieder einen Sinn. Im Unterschied zu AP 2011 eröffnet es der Landwirtschaft Perspektiven und verlangt nicht nur zusätzliche Opfer von ihr. Ohne diese Öffnung sehen die Landwirte in den laufenden Reformen nur den zunehmenden Anpassungsdruck und kein Ziel, geschweige denn ein Interesse an den Reformen. Im Gegenteil, die erbrachten Strukturanpassungen scheinen ihnen für nichts, da die Preissenkungen in der Verarbeitung und Verteilung verschwinden, die Produktionskosten auf schweizerischem Höchstniveau bleiben und die Grenzen zur EU – mit Ausnahme des Käses – für ihre Produkte unüberwindlich bleiben.




Warum wurde AP 2011 weniger gut aufgenommen als die zwei vorangehenden Reformetappen? Eines der Ziele der AP 2002 und AP 2007 war ganz eindeutig die Annäherung an das europäische Preisniveau. Dies entsprach auch dem strategischen Ziel des Bundesrates der EU beizutreten. In der Zwischenzeit wurde, im März 2001, die Initiative "Ja zu Europa" massiv verworfen und im Herbst 2003 ist die SVP zur wählerstärksten Partei aufgerückt. Eine rasche Annäherung an den europäischen Markt schien seither nicht mehr notwendig. Wegen dieser fehlenden Zielsetzung hat die AP 2011 Mühe zu überzeugen.



Für die Anhänger einer unabhängigen und allein stehenden Schweiz ist heute alles bestens. Stimmt das aber auch für die Landwirtschaft? Das wäre der Fall, wenn sie nicht sowohl von "aussen" wie von "innen" zunehmend gefordert würde. Von "aussen" durch die einzugehenden WTO Verpflichtungen, wo man sich auf Weltmarktbedingungen ausrichtet und wo die Schweiz kaum genügend Verbündetet findet um gewichtig Gegensteuer zu geben. Im "Innern" ginge alles gut, wenn es der Landwirtschaft gelingen würde der Multifunktionalität, der Nahrungsmittelversorgung und dem Primat der Innlandversorgung die gleiche Bedeutung zu geben wie die Banken dem Bankgeheimnis oder einer "Besteuerung nach Mass". Es würde sicher auch helfen, wenn die Landwirtschaf gemessen am Bruttoinlandprodukt eine wichtiger volkswirtschaftlicher Zweig wäre, hohe Löhne und viel Steuern bezahlen würde. Leider müssen wir feststellen, dass viele politische und wirtschaftliche Meinungsmacher eine starke Reduktion der landwirtschaftlichen Produktion begrüssen würden. Sie stellen sich wohl ein schottisches Modell vor, wo sich zwischen ausgedehnten Wäldern einige Schafe und Mutterkühe auf extensiven Weiden tummeln. Die Landschaft würde gepflegt, die Umwelt erhalten, die importierten Nahrungsmittel wären billiger und die Bundesfinanzen würden entlastet.


Wir sind heute soweit, dass der Landwirtschaft nur noch die Wahl bleibt zwischen der Teilnahme am europäischen Markt oder dem langsamen Niedergang. Die ersten Anzeichen sind da: der im Rahmen der WTO – Verhandlungen beschlossene vollumfängliche Abbau der Exportsubventionen. Dadurch wird 2013 auch das Gesetz über den Export von verarbeiteten Landwirtschaftsprodukten (Schoggigesetz) ausser Kraft gesetzt. Die in der Schweiz ansässigen Verarbeitungsindustrien werden nicht mehr von Rückerstattungen profitieren können um die hohen schweizerischen Rohstoffpreise in ihren exportierten Produkten wie z.b. Schokolade, Biscuits und Suppen ausgleichen zu können. Sie werden nach Alternativen Umschau halten: entweder erhalten sie die Rohstoffe von schweizerischen Landwirten zu konkurrenzfähigen Preisen oder es besteht das Risiko, dass die Produktion in ein EU – Land ausgelagert wird. Wir wissen, dass immer mehr Produkte in verarbeiteter Form vom Konsumenten nachgefragt werden. Daraus schliessen wir unschwer, dass eine Landwirtschaft ohne Nahrungsmittelindustrie einem "Segelschiff ohne Masten" gleichkommt. Die Schwächung oder der Verluste weiter Teile der Verarbeitungsindustrie würde die Landwirtschaft in ihrer Existenz bedrohen.



Aus dieser Sicht kommt das Projekt für einen Agrarfreihandel mit der EU zur rechten Zeit. An Stelle des US amerikanischen Marktes, der für die Landwirtschaft nur Nachteile bringen würde, setzt es auf den europäischen Markt. Dieser macht schon ¾ der schweizerischen Exporte aus und bietet Entwicklungsmöglichkeiten an (Marktnähe, Konsumgewohnheiten, ähnliche Produktionsvorschriften). Agrarfreihandel mit der EU ist im Interesse der Landwirtschaft und der Nahrungsmittelindustrie. Es gibt der seit anfangs 1990 geführten Agrarpolitik wieder eine Linie und einen Sinn. Vor allem gibt es einer produzierenden Landwirtschaft eine Perspektive und damit eine positive Alternative zu den durch die Doha – Runde der WTO so oder so zu erwartenden Preissenkungen.


Zweifellos ist der von der "Gruppe für eine offensive Agrarpolitik" vorgezeichnete Weg nicht ein leichter. Entscheidend ist, die völlige Marktöffnung auch für die vor- und nachgelagerten Bereiche. Sollte diese Öffnung hin zum europäischen Markt nicht gelingen, wird sich die Nahrungsmittelindustrie aus der Schweiz "abmelden" und die Landwirtschaft wird wesentliche Marktanteile verlieren. Es wäre für die Landwirtschaft wichtig, dass sich neben der Wirtschaft auch politische Kreise für die Idee des Agrarfreihandels mit der EU einsetzten, zum Wohle all Derjenigen die den langsamen Niedergang der Landwirtschaft nicht einfach hinnehmen wollen.


Jacques Janin

Redonner du sens à la politique agricole, Aptitude à l'Europe ou déclin

Le projet d’accord de libre-échange agricole avec l’UE a le mérite de redonner du sens à la politique agricole. A la différence de PA 2011 stricto sensu, il ouvre des perspectives et présente des avantages en contrepartie des efforts qu’il requiert. Sans ce complément, PA 2011 donne aux paysans le sentiment que la pression continue et s’aggrave même, mais sans qu’ils n’en voient plus ni le but ni l’intérêt. Au contraire, le sacrifice leur paraît vain, car les baisses de prix sont confisquées par les transformateurs-distributeurs, les coûts de production restent à une hauteur tout helvétique, et les frontières de l’UE - fromage excepté - demeurent infranchissables.



Pourquoi PA 2011 est-elle moins bien perçue que les deux programmes précédents ? L’un des objectifs de PA 2002 et PA 2007 était clairement le rapprochement des prix européens. C’était cohérent car le but stratégique du Conseil fédéral en matière d’intégration européenne était alors, sans ambiguïté, l’adhésion à l’UE. Dans l’intervalle, est survenu, en mars 2001, le rejet massif de l’initiative des jeunes « Oui à l’Europe », puis la forte avancée de l’UDC aux élections fédérales de l’automne 2003. Une rapide adéquation aux conditions européennes ne paraît dès lors plus nécessaire. Et par voie de conséquence, tout un pan de PA 2011 peine à convaincre.




Pour les partisans d’une Suisse indépendante et singulière, tout va pour le mieux. En va-t-il vraiment de même pour l’agriculture ? Ce serait le cas si elle n’était menacée ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Du dehors, il y a les exigences de l’OMC, vaste organisation où les conditions de référence sont de niveau mondial et où la Suisse trouve peu d’alliés pour former une coalition de poids. A l’intérieur, tout irait bien si l’agriculture pouvait élever les principes de multifonctionnalité, de souveraineté alimentaire et de préférence nationale au même titre que les banquiers font valoir le secret bancaire ou une fiscalité sur mesure. Cela aiderait aussi si l’agriculture générait une part substantielle du produit national, offrait des salaires élevés, payait de gros impôts. Il est malheureusement réaliste de constater que la plupart des décideurs des autres branches socio-économiques s’accommoderaient fort bien de son rétrécissement. Ils imaginent un modèle écossais, par exemple, quelque chose comme une combinaison de forêts et de pâturages extensifs avec quelques troupeaux de vaches alaitantes et de moutons. Le paysage serait entretenu, l’environnement sauvegardé, la nourriture meilleur marché et le budget de la Confédération allégé.


La situation est aujourd’hui telle que l’agriculture suisse a le choix entre une aptitude au marché européen ou le déclin. La plus immédiate menace est déjà là ; c’est la suppression des subventions à l’exportation, décidée dans le cycle en cours de négociation à l’OMC. D’ici 2013, la loi sur l’importation et l’exportation de produits agricoles transformés (Schoggigesetz) va tomber. Les industries alimentaires établies en Suisse ne pourront plus bénéficier des restitutions qui leur permettent de combler la différence entre le prix suisse et le prix européen des matières premières incorporées dans leurs exportations de chocolat, de biscuits, de soupes, etc. Elles vont se trouver devant l’alternative : obtenir des agriculteurs suisses des denrées à des prix compétitifs ou délocaliser dans l’un ou l’autre pays de l’UE. Or, l’on sait qu’une part toujours plus grande des produits alimentaires subit une transformation de nature industrielle entre le stade de la production agricole et la table du consommateur. Il n’est donc pas exagéré de dire qu’ »une agriculture sans industrie alimentaire est un voilier sans mâture ». L’étouffement de celui-ci entraînerait irrémédiablement l’asphyxie de celle-là.


A cet égard, le projet d’accord de libre-échange avec l’UE vient à son heure. Au lieu du marché américain, qui n’apporterait que des déconvenues en matière agricole, il privilégie les débouchés européens. Ils constituent déjà près des 3/4 des exportations suisses et ils offrent le plus grand potentiel de développement (marché de proximité, similitude de goût, réglementation apparentée). Cette contre-proposition concilie les intérêts de l’agriculture et de l’industrie alimentaire. Elle redonne une cohérence et du sens à la politique agricole conduite depuis le début des années 1990. Surtout, elle offre une perspective de développement à une agriculture productive et une contre-partie positive aux baisses de prix qu’entraînera de toute façon la conclusion du Doha Round de l’OMC.


Le projet du « Groupe pour une politique agricole offensive » ne trace certes pas une voie facile. Il est déterminant que l'ouverture du marché intervienne aussi pour les branches d’amont et d’aval de l’agriculture. S’il n’y a pas cette ouverture sur le marché européen, l’industrie alimentaire va s’étioler faisant ainsi perdre d'importantes parts au marché à l'agriculture. Aussi, au-delà de l’économique, favoriser les cercles politiques qui soutiennent cette approche serait une autre bonne chose à faire pour les paysans qui ne veulent pas donner la main à un déclin menaçant.


Jacques Janin


2007-01-19

Freihandelsabkommen im Agrar- und Lebensmittelbereich (FHAL) mit der EU – Warum sind wir dafür?

Wir haben ein Problem...

Im Jahre 2004

- erzeugten 92'000 Arbeitskräfte auf 64'000 Landwirtschaftsbetrieben für 9.7 Milliarden CHF Güter,
- erhielten zusätzlich über 2 Milliarden CHF als Entschädigung für gemeinwirtschaftliche Leistungen und 700 Millionen CHF Subventionen (Marktstützung)
- erwirtschafteten damit ein Nettoeinkommen von 3 Milliarden CHF.

Das heisst, 2.6 % der aktiven Bevölkerung haben 1.3 % des Bruttoinlandproduktes BIP produziert.

Trotz der Senkung der landwirtschaftlichen Produzentenpreise seit Beginn der Reform der Agrarpolitik im Jahre 1992 um mehr als 25 % sind die Konsumentenpreise um durchschnittlich über 10 % gestiegen. Sie sind noch immer wesentlich höher als in der EU. Dies ist zu einem Drittel auf die im Durchschnitt fast doppelt so hohen Preise für landwirtschaftliche Rohstoffe zurückzuführen und zu zwei Dritteln auf höhere Verarbeitungskosten und Margen.

Es besteht Handlungsbedarf...

In der Landwirtschaft stellt man fest, dass die bis jetzt erbrachten Leistungen nicht in gewünschtem Ausmass beim Konsumenten "angekommen" sind. Die verarbeitenden Betriebe dagegen sehen ihre Konkurrenzfähigkeit vorab durch zu hohe Rohstoffpreise gefährdet. Der gesamte Ernährungssektor befürchtet durch den Verlust von Wettbewerbsfähigkeit bei offeneren Grenzen und dem zunehmenden Nahrungsmitteltourismus Marktanteile zu verlieren.

Hinzu kommt, dass in den nächsten 5 – 10 Jahren der aussenhandelspolitische Druck durch die WTO oder durch bilaterale Freihandelsverträge auf die Reform der Agrarpolitik zunehmen wird.

FHAL CH – EU verlangt nicht nur "Opfer", sondern eröffnet auch "Perspektiven "...

Alle aussenhandelspolitisch wahrscheinlichen Entwicklungen führen zu einer Verminderung des sektoralen Nettounternehmereinkommens der Landwirtschaft, im schlimmsten Fall gegenüber heute auf die Hälfte. Dies gilt sowohl für die Auswirkungen künftiger WTO – Beschlüsse wie für bilaterale Freihandelsabkommen.
Freihandel im Agrar- und Lebensmittelbereich mit der EU bringt ebenfalls Einkommenseinbussen in der gleichen Grössenordnung. Dagegen eröffnet der Zugang zum europäischen Markt der Landwirtschaft auch Perspektiven für den Absatz ihrer Produkte. Ebenso würde die Kostenseite entlastet und die vor- und nachgelagerten Bereiche in die notwendigen Strukturanpassungen miteinbezogen.

Agrarfreihandel mit der EU bedeutet:

- Ungehinderter Zutritt zum europäischen Markt (ab 2007 knapp 500 Mio. Konsumenten, EU ist Nettoimporteur). Nicht nur die Zölle, sondern auch alle nichttarifären Handelshemmnisse werden abgeschafft. In folgenden Bereichen wird eine Harmonisierung, eine gegenseitige Anerkennung oder die Übernahme der in der EU geltenden Vorschriften vorgenommen: Dünger, Schädlingsbekämpfungsmittel, Futterzusätze, Tierarzneimittel, patentierte Produktionsmittel, Sorten, Tiere und Lebensmittel (Normen, Etikettierung, AOC, etc.).

- Die vor- und nachgelagerten Bereiche werden mindestens im gleichem Umfange gefordert wie die Landwirtschaft. Die aktuelle Marktspanne wird substanziell reduziert. Die tieferen Rohstoffpreise der Landwirtschaft würden an die Konsumenten weitergegeben.

- Die dadurch erzielte Erhöhung der Kaufkraft unserer Konsumenten trägt zur Verbesserung der Wettbewerbsfähigkeit des Standortes Schweiz bei. Dies dürfte auch die Akzeptanz der Agrarpolitik erhöhen.

- Der Anreiz zum Nahrungsmitteltourismus wird wesentlich vermindert oder entfällt. Allein beim Fleisch wird der Einkommensausfall auf jährlich gegen 100 Mio. CHF geschätzt.

- Die Schweiz behält das agrarpolitische Instrumentarium, dies im Gegensatz zu einem EU – Beitritt, in der Hand. Das ist unter anderem wichtig für die Ausgestaltung der Direktzahlungen und der Investitionshilfen.

- Der gesamte Agrarsektor erhält eine Perspektive und hat es in der Hand durch entsprechende Marktleistungen die Einkommensreduktion teilweise aufzufangen.

Ein FHAL mit der EU ist eine grosse Herausforderung für den gesamten Ernährungssektor, nicht nur für die Landwirtschaft. Unsere Erfahrungen beim Käse und beim Wein, sowie die Erfahrungen der österreichischen Kollegen mit dem EU – Beitritt lehren uns, dass sie mit entsprechenden Begleitmassnahmen durchaus zu bewältigen ist.

Wir brauchen eine vorwärtsgerichtete, offensive Agrarpolitik mit einem klaren Ziel, die nicht nur "Opfer" verlangt von den Betroffenen, sondern für diejenigen, die sie wahrnehmen wollen, auch "Perspektiven" bietet. Die von der Landwirtschaft bis jetzt erbrachten Leistungen und die im Rahmen der AP 2011 geforderten Anpassungen geben nur einen Sinn, wenn wir zugleich die Marktöffnung gegenüber Europa erhalten. Es ist die einzige Alternative zu einer Politik der Abschottung die letztlich den langsamen, unausweichlichem Niedergang der produzierenden Landwirtschaft bedeutet.


Zusammenfassung des Beitrages von Ulrich Niklaus, GOAP, Freitag 19. Januar 2007, WTI Seminar, Uni Bern


2006-12-15

Quel avenir pour l'agriculture suisse: Accord de libre-échange avec l'UE pour les produits agricoles – ou déclin?

Nous avons un problème...

En 2004…


- 92'000 personnes occupées à plein temps dans 64'000 exploitations agricoles ont produit des marchandises pour une valeur de 9.7 milliards de francs ;
- elles ont touché en plus 2.5 milliards de francs de rémunération pour les prestations générales et écologiques et 720 millions de francs de subventions (soutien du marché, améliorations foncières)
- et ont réalisé un revenu net de 3 milliards de francs.

Cela signifie que 2.6% de la population active a réalisé 1.3% du produit intérieur brut.

Malgré la baisse des prix agricoles de plus de 25% depuis le début de la réforme de la politique agricole en 1992, les prix à la consommation ont augmenté de près de 10%. Ils sont toujours nettement supérieurs à ceux de l’UE. Cela est dû pour un tiers environ au niveau presque deux fois plus élevé des prix des produits agricoles ; les coûts de transformation et les marges plus élevés étant responsables des deux tiers restants.

Il faut agir...

Dans l’agriculture, on constate que tous les efforts faits jusqu’à maintenant ne sont pas ou que très partiellement « arrivés » jusqu’aux consommateurs. Quant aux entreprises de transformation, elles critiquent les prix trop élevés de la matière première, qui seraient la principale cause de leur manque de compétitivité. En outre, tout le secteur agroalimentaire craint qu’une plus grande ouverture des frontières et le tourisme alimentaire en constante progression conduisent à des pertes de parts de marché.

Enfin, la pression externe sur la réforme de notre politique agricole, que cela soit par l’OMC ou par d’autres traités de libre échange, va encore augmenter ces 5 à10 prochaines années.

Un ALE CH – UE : pas seulement des concessions, mais aussi des perspectives….

Tous les développements internationaux auxquels on peut s’attendre conduiront immanquablement à une baisse du revenu agricole. Cela vaut aussi bien pour un futur accord OMC, comme pour d’autres accords de libre échange.

Un accord de libre échange avec l’UE dans le domaine agroalimentaire aura par contre au moins l’avantage d’offrir de nouvelles perspectives pour la vente de nos produits. De plus, il provoquera aussi une baisse des coûts. Enfin, les secteurs situés en amont ou en aval de l’agriculture devront aussi s’adapter et entreprendre les réformes structurelles nécessaires.

Un accord de libre échange avec l’UE signifie :

- Un accès total au marché européen (environ 500 millions de consommateurs à partir de 2007; l’UE est importatrice nette). Cela signifie non seulement abrogation des droits de douane, mais aussi suppression de toutes les barrières non tarifaires. En conséquence, une harmonisation, une reconnaissance mutuelle ou une reprise des réglementations en vigueur dans l’UE auraient lieu dans les secteurs suivants : engrais, produits antiparasitaires, compléments alimentaires, produits vétérinaires, moyens de production brevetés, variétés, animaux et denrées alimentaires (étiquetage, AOC et IGP).

- Comme pour l’agriculture, l’ouverture au marché européen serait aussi effective pour les secteurs de la transformation et de la distribution. La pression exercée par l’ouverture du marché amènerait une réduction de 40% environ de la « marge » actuelle de transformation et de distribution. La baisse des prix agricoles serait reportée sur les consommateurs.

- L’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs contribuerait à l’amélioration de la compétitivité de notre pays. Cela encouragerait aussi notre population à mieux accepter la politique agricole.

- L’attrait du tourisme alimentaire serait fortement diminué, voire supprimé. Seulement pour le secteur de la viande, il est estimé à plus de 500 millions de francs par année.

- Notre pays resterait indépendant en matière de politique agricole, ce qui ne serait pas le cas lors d’une adhésion à l’UE. Cela est particulièrement important dans les domaines des paiements directs et des aides à l’investissement.

- De nouvelles perspectives s’offriraient à tout le secteur agricole. Ce dernier aurait ainsi la possibilité de compenser, en tout cas partiellement, la baisse de revenu en saisissant les possibilités d’exportation et de baisses de coûts qui s’offriront à lui.

Un ALE avec l’UE est un défi pour tout le secteur agroalimentaire, et pas seulement pour l’agriculture. Les expériences faites dans les secteurs du fromage et du vin ainsi que par l’agriculture autrichienne lors de l’adhésion à l’UE montrent qu’un tel défi peut être relevé avec des mesures d’accompagnement.
Nous avons besoin d’une politique agricole offensive et tournée vers l’avenir, avec l’objectif de ne pas seulement demander des concessions aux intéressés, mais aussi d’offrir des perspectives à ceux qui veulent aller de l’avant. Tous les efforts faits jusqu’à maintenant et les adaptations encore demandées dans AP 2011 n’ont un sens que si elles conduisent à l’ouverture du marché européen. C’est la seule alternative à une politique protectionniste qui aura comme conséquence inéluctable le déclin d’une agriculture productive.


Résumé de l’exposé de Hans Burger, GPAO, vendredi 15 décembre 2006, Association des Maîtres Agriculteurs de la Suisse Romande à Moudon

2006-09-04

AP 2011: Keine Zeit für einen Zwischenhalt...


Unbefriedigende Aufnahme der AP 2011...

In der Kommission für Wirtschaft und Abgaben des Ständerates beginnen am 5. September die Beratungen über die Weiterführung der Agrarpolitik (AP 2011). Es geht darum wie viel finanzielle Mittel für die Landwirtschaftspolitik in den Jahren 2008 bis 2011 zur Verfügung gestellt und wie sie verwendet werden sollen. Damit werden die Rahmenbedingungen für eine weitere Etappe der 1992 begonnenen Reform der Agrarpolitik festgelegt. In einem ersten Schritt wurde die Entkoppelung der Preis- und Einkommenspolitik durchgeführt und der Grenzschutz WTO bedingt umgebaut. In einem zweiten mit der Aufhebung parastaatlicher Vermarktungsorganisationen (Käseunion und Butyra) auch die Preis- und Absatzgarantien abgeschafft (AP 2002) und die Direktzahlungen an einen ökologischen Leistungsausweis gebunden. In einem Dritten Schritt geht es nun vorab darum die Wettbewerbsfähigkeit zu verbessern (AP 2007). In diesem Prozess befinden wir uns gegenwärtig. Die Aufhebung der Milchkontingentierung ist beschlossen, Zollkontingente werden versteigert und Strukturverbesserungsmassnahmen ausgebaut. Als weitere wesentliche Elemente zur Wettbewerbsverbesserungen sieht nun die AP 2011 konsequenterweise vor, die Marktstützungen weiter in Direktzahlungen umzulagern und den Strukturwandel zu erleichtern. Sie ist somit eine logische Fortsetzung des laufenden Reformprozesses ohne grundsätzlichen Richtungswechsel.

Es stellt sich deshalb die Frage warum die AP 2011 schlechter als ihre Vorgängerinnen (AP 2002 und AP 2007) aufgenommen wurde. Zwei Gründe stehen im Vordergrund: Zum Einen fordert die AP 2011 von der Landwirtschaft einschneidende Strukturanpassungen ohne im Gegenzug auch neue Absatzmöglichkeiten zu eröffnen. Zum Andern wehren sich weite Teile der Verarbeitungsindustrie und des Handels gegen den Abbau von Marktstützungsbeiträgen von denen sie bis jetzt direkt und indirekt profitiert haben.

Es braucht Perspektiven...

Langsam werden die Grenzen der bisherigen Reformpolitik sichtbar. Die erbrachten Produzentenpreissenkungen der letzten Jahre von ca. 25 Prozent sind nicht in erwartetem Ausmass bei den Verbrauchern angekommen. Die Konsumentenpreise stiegen im gleichen Zeitraum um mehr als 10 Prozent. Der Einkauf von Nahrungsmitteln im benachbarten Ausland nahm ebenfalls zu. Um aus dieser für die Landwirtschaft wenig zukunftsträchtigen Situation heraus zu kommen, sollten wir uns wieder auf die ursprünglichen Zielsetzungen der Neuausrichtung der Agrarpolitik anfangs der neunziger Jahre zurückbesinnen: Die Vorbereitung unserer Landwirtschaft auf die Teilnahme am europäischen Markt. Wir brauchen die gegenseitige Marktöffnung mit der EU für den gesamten Ernährungssektor um Produktion und Verarbeitung in unserem Land zu erhalten. Mit dem Abschluss des Agrarabkommens im Rahmen der Bilateralen Verträge I und der Erweiterung des Freihandelbereiches für verarbeitete landwirtschaftliche Produkte im Rahmen der Bilateralen II mit der EU haben wir Teilziele erreicht. Ab nächstes Jahr kann Käse frei zwischen der EU und der Schweiz ein- und ausgeführt werden. Die damit eingeleitete Marktöffnung, mit der die Milchwirtschaft bis heute sehr gut zurecht gekommen ist, gilt es weiter auszubauen. Ein Agrarfreihandelsabkommen mit der EU bringt, wie wir dies am Beispiel des Käses sehen, Perspektiven. Kosten können gesenkt werden und es eröffnen sich zusätzliche Absatzmöglichkeiten. Dies im Gegensatz zu WTO bzw. bilateralen Abkommen mit anderen Staaten, wo unsere Agrarpreise und –marktanteile stark unter Druck kommen und das hohe Kostenumfeld für unsere Produzenten kaum gesenkt würde. Durch ein Agrarfreihandelsabkommen mit der EU würde aber nicht nur die Landwirtschaft in den Reformprozess einbezogen, sondern wesentlich mehr als bis jetzt auch die vor- und nachgelagerten Bereiche. Dies ist dringend nötig, den durch das alleinige Senken der Preise für landwirtschaftliche Rohstoffe werden wir kaum wettbewerbsfähiger. Vor dem Hintergrund des klaren Zieles, den Freihandel für den gesamten Ernährungssektor im Jahre 2015 umgesetzt zu haben, bekommt die in AP 2011 auch für die Landwirtschaft einen Sinn.

Ziel nicht aus den Augen verlieren...

Leider wurde die AP 2011 nicht vorab zur Verbesserung der Wettbewerbsfähigkeit wahrgenommen, sondern hauptsächlich als WTO bedingte Abbauübung. Deshalb scheint mit dem Scheitern der Doha - Runde die Notwendigkeit zur Fortsetzung der Reformen fälschlicherweise für Viele weggefallen zu sein. Der Ruf zum Bremsen des Reformprozesses wurde unüberhörbar. Es wird die Umlagerung von Mitteln aus der Marktstützung in die Direktzahlungen in Frage gestellt und die Aufstockung der vorgesehenen finanziellen Mittel gefordert. Beide Korrekturen würden uns aber vom Ziel, in zehn Jahren am europäischen Markt teilnehmen zu können, entfernen. Die Marktstützungen sind in der Schweiz pro Produkteinheit immer noch wesentlich höher als in der EU. Hinzu kommt, dass die EU ihrerseits die Marktstützungen laufend abbaut. Die Umlagerung von Mitteln aus der Marktstützungen in die Direktzahlungen ist deshalb sinnvoll. Sollte das Parlament zusätzliche Mittel beschliessen, müssten sie unbedingt zielgerichtet für die Vorbereitung der gegenseitigen Marktöffnung mit der EU eingesetzt werden. Weder Über Marktstützungen noch über das bestehende Direktzahlungssystem ist dies nicht möglich, weil dadurch der Preisabstand zur EU vergrössert und die relative Wettbewerbsfähigkeit der Schweiz wieder verschlechtert würde..


Wenn wir künftig nicht laufend Marktanteile verlieren und dem gesamten Ernährungssektor Perspektiven geben wollen, brauchen wir die Öffnung zum europäischen Markt. Die vom Bundesrat vorgeschlagene AP 2011 bringt uns diesem Ziel näher. Sie sieht vor Exportsubventionen und rentenbildende Einfuhrregimes abzuschaffen. Die noch verbleibenden Marktstützungen sollen direkter ausgerichtet und nicht mehr als Verarbeitungs- und Verwertungsbeiträge in der nachgelagerten Stufe versickern. Eine Verlangsamung des Reformtempos durch die Aufrechterhaltung der Marktstützungen und das Aufstocken der Direktzahlungen über das vorgesehene Ausmass hinaus dagegen entfernt uns vom Ziel. Die unausweichlich folgenden künftigen Reformschritte würden dadurch für die Betroffenen nur um so schwieriger zu bewältigen sein.


Hans Burger, ehem. Direktor BLW, Sekretär GOAP, NZZ (04.09.06)